octobre 14, 2021

Économie de demain : quand les entrepreneurs du Grand Est réfléchissent à l’entreprise

La transition écologique des entreprises n’a jamais été autant d’actualité. Plus question d’attendre, il faut désormais des actes. Mais si le sujet n’a jamais été autant abordé qu’aujourd’hui, difficile parfois de savoir comment agir. Pour tenter d’aiguiller les entreprises, le Mouvement Impact France propose chaque année des colloques autour de l’Économie de Demain.

« Le 29 juillet dernier, c’est le jour où l’humanité a consommé toutes les ressources que la Terre peut générer en 1 an. C’était le jour du dépassement ». C’est par ces mots que Yannick Olland, de RTL Grand Est, ouvre l’Université de l’Economie de Demain du Grand Est. Un évènement d’une matinée qui a réuni plus de 300 participants, à Nancy le 23 septembre dernier. Entrepreneurs et acteurs de la transitions ont alors abordé 4 thématiques, récurrentes ces dernières années.

Les entreprises face à leur impact social et l’économie de demain

L’Université d’été de l’Economie de Demain de Nancy, le 23 septembre 2021. De gauche à droite, Mathieu Klein (Président de la Métropole du Grand Nancy), Denis Heftre (ADH Groupe), Catherine Wagner ( Union des Entreprises de Moselle), Fatima Rihai (Jardin de la Montagne Verte)

Ce qui a été révélateur pendant la crise, c’est qu’aujourd’hui, on a besoin de tous le monde. On peut avoir du capital, se sont les petites mains qui étaient présentes pour assurer » explique Fatima Rihai, Présidente Impact France Grand Est.

Inclure davantage les salariés, favoriser la formation et l’intégration, sont autant de challenges, aujourd’hui valorisés comme critères de développement économique. Et quand on parle d’entreprises durables, cela signifie notamment, tendre vers un modèle qui favoriserait l’emploi “Au sein de notre structure, on a commencé à faire appel à la réinsertion. On a formé des jeunes aux métiers du réemploi et de l’économie circulaire” développe Catherine Wagner de l’Union des entreprises de Moselle.

Car l’économie circulaire, c’est substituer la consommation de ressources à celle de la main d’œuvre. Une façon de favoriser l’emploi, tout en diminuant l’impact écologique. Au delà de la création d’emploi pur et dur, tendre vers la durabilité serait également un vrai critère de recrutement pour les entreprises “ Quand on recrute aujourd’hui, il faut proposer un projet. Les jeunes cherchent des entreprises qui s’engagent et dans lesquels ils peuvent avoir un impact” confirme Christine Morin, membre du Réseau entreprendre Lorraine.

La responsabilité sociétale des entreprises, vraie action ou atout marketing ?

Quand on parle de responsabilité sociétale, il faut penser à la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Un autre terme pour allier rentabilité et impact positif sur l’environnement. On y regroupe aussi bien la gouvernance de l’entreprise, que les conditions de travail, la protection de l’environnement ou des communautés et le développement local. “La crise a été un déclic. De nombreuses entreprises se sont lancées dans une démarche de RSE” confirme Catherine Wagner, représentante de l’Union des Entreprises de Moselle.

L’un des sujets phares de l’Université de l’Économie de Demain ? L’appel à la généralisation des circuits courts “Pour tendre vers des modèles d’entreprises plus durables, il est important d’aller vers des circuits courts, à partir du moment où ça correspond aux besoins des clients, des collectivités et autres. C’est une grosse création de valeurs” expliquait Catherine Wagner.

Si le RSE a le vent en poupe, gare tout de même à ne pas tomber dans le “Green Washing”. Une méthode qui consiste à venter une fausse action environnementale d’une entreprise. Une technique de moins en moins productive toutefois, face à des consommateurs de plus en plus exigeants. Les jeunes font partis du public le plus sceptique, puisque les deux tiers des 18-35 ans parlent du RSE comme d’un atout marketing qui ne repose sur aucune action concrète.

Les femmes plus sociales et écologiques ?

Christine Lagarde, selon l’estimation du FMI, prône qu’une égalité au sein des entreprises augmenterait de 35% le PIB. Une donnée qui donne à réfléchir.

À en croire les statistiques, les femmes qui créent leur entreprise auraient davantage tendance à leur donner un tournant social et environnemental. Biais de société ou réelle tendance ? Ce qui est certain, c’est que le sujet a été mis en lumière avec la Covid.

Aujourd’hui, l’urgence est à la refonte de l’entreprise pour la rendre plus durable et donc, plus égalitaire. Elle est désormais au cœur des débats, au point d’en être devenue l’un des thèmes de l’Université de l’Économie de Demain de Nancy. Et pour Michaël Leclair de l’APF entreprise, mettre l’accent sur l’égalité au sein des entreprises permettrait d’accélérer la transition de ces dernières « On laisse encore trop souvent la politique du care aux femmes. Or, ce sont ces sujets-là qu’ils faut inclurent dans les entreprises pour favoriser la transition« . C’est ici, la question de la responsabilité face à autrui qui est mis sur la table.

Faire attention à sont impact social et environnemental, partager le pouvoir au sein de l’entreprise ou encore partager les richesses, autant d’enjeux qui détermineront l’entreprise de demain.

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