Sandrine Eber, fondatrice de l'Atelier d'Émeraude
octobre 5, 2020

Sandrine Eber :  » Ma détermination fait ma force et celle d’Atelier d’Émeraude ! »

Sandrine Eber est la fondatrice d’Atelier d’Émeraude, une entreprise de formation pour adultes en bijouterie. Pour cette entrepreneure altruiste, toute personne devrait avoir le droit à la formation et pratiquer le métier qu’elle a choisi. En proposant des offres de formation sur-mesure, Sandrine compte faire de son entreprise, l’organisme de formation de référence du Grand Est.

1- Sandrine, qu’est-ce qui a fait que tu te sois lancée dans cette création d’entreprise ?

À la base, j’avais créé une micro-entreprise dans le domaine des bijoux fantaisies. Très vite, j’ai eu envie de me professionnaliser un peu plus, dans le métier de la bijouterie. Je suis donc rentrée dans un centre de formation pour adultes, où j’ai pu suivre une formation sur-mesure et adaptée à mon projet. Elle avait été créée par un bijoutier. J’ai adoré (sourire) !

Mais pendant cette période, je me suis surtout rendu compte qu’il y avait une vraie difficulté dans ce domaine, sur le territoire Grand Est : les personnes autodidactes qui ne rentrent pas dans les cases de la formation traditionnelle, ne pouvaient pas accéder à des formations professionnalisantes. C’est ce constat qui a fait que je me suis lancée et que j’ai proposé à ce bijoutier, la reprise de son entreprise. Mais nous ne sommes pas tombés d’accord. Lorsqu’il a dû fermer son centre, j’ai ouvert Atelier d’Émeraude avec le même concept, cependant, organisé autrement (sourire).

2- La formation et l’accompagnement étaient finalement une évidence, dans le choix de la création de ton entreprise ?

Oui, tout à fait (sourire) ! Sur la partie théorique, j’ai un master en ingénierie de la formation et des compétences. Sur la partie pratique, j’ai travaillé chez Pôle Emploi pendant plus de 20 ans. Là-bas, j’ai fait beaucoup d’accompagnement au recrutement et à l’accompagnement des équipes, comme manager. J’ai fait de la formation pour adultes, par ailleurs, dans des activités d’art contemporain. J’ai eu la chance d’accompagner des femmes artistes, avec Retravailler Alsace.

Si j’ai décidé de me centrer sur les bijoux, c’est tout simplement parce qu’à un moment de ma vie, je me suis intéressée aux minéraux. Quand j’ai pris conscience de leur qualité, j’ai voulu les porter. Mais pour les porter, il a fallu que je me professionnalise, pour créer des supports. Je n’avais pas l’intention de devenir bijoutière (rires) ! Au départ, je souhaitais me créer des bijoux fantaisies, ainsi que pour mes amies. C’est après, que j’en ai fait une activité ! À partir de là, je suis rentrée dans le monde de la bijouterie traditionnelle en me professionnalisant. J’ai fait beaucoup de rencontres. Et ce sont ces opportunités de rencontres qui m’ont amener à monter le projet Atelier d’Émeraude, en collaboration.

3- Tu es donc une personne déterminée. Tu n’as pas peur d’avancer dans un monde inconnu. Est-ce que cette détermination est ton pilier de tous les jours et le pilier de ton entreprise ?

Bien sûr (sourire) ! Lorsque j’ai créé l’Atelier d’Émeraude, je me suis faite accompagnée par le Réseau Entreprendre. Je connais la force de l’accompagnement ! C’était donc logique pour moi, de me faire accompagner à la création de mon entreprise et de ne pas rester seule. Je me suis aussi, entourée de professionnels. Et puis très vite, mon objectif a été de créer un centre de formation pour adultes de référence, dans le Grand Est.

En France, nous sommes 5 ou 6 structures à proposer de la formation pour adultes. C’est très peu ! Je voulais donc faire quelque chose de différent : une formation, pour des personnes qui ne rentrent pas dans les cases de la formation élitiste de la bijouterie. Aujourd’hui, nous travaillons pour les entreprises et pour les micro-entrepreneurs, ainsi qu’avec des salariés et des demandeurs d’emploi en reconversion. Nous avons des offres sur-mesure, pour tous les domaines de la bijouterie. Je mise beaucoup sur l’individualité et le fait que nous pouvons adapter l’offre. Pour y répondre, nous avons créé des modules pédagogiques que nous transformons au cas par cas. Notre force, c’est aussi de proposer un accompagnement au financement de ces formations.

4- C’est donc un pari ambitieux. Comment tu gères ça au quotidien ?

On le gère surtout avec sa motivation et beaucoup d’énergie (sourire) ! Cette envie, il faut la partager avec ses équipes pour pouvoir les emmener sur les projets. On construit ensemble des actions de formation, on crée des réseaux, des partenariats etc. Il faut aussi savoir s’entourer de personnes qui partagent les mêmes valeurs. Moi-même, je suis rentrée au CJD pour pouvoir travailler ma posture de cheffe d’entreprise et la développer. Je m’investis aussi dans des groupes, pour réfléchir à de nouveaux modes de communication, de management et de bien-être en entreprise. L’idée en fait, c’est de ne jamais s’arrêter ! D’être toujours en mouvement ! Et de s’appuyer sur l’expertise de ses collaborateurs, tout en leur donnant la possibilité de travailler correctement.

Pour autant, cela ne veut pas dire que je n’ai pas rencontré de difficultés. Bien au contraire ! Ça m’est arrivé de rencontrer des banquiers ou des professionnels qui sont dans des expertises ou des schémas « classique ». Ainsi lorsque tu proposes un projet innovant, cela bouscule leur façon de voir ou leur schéma. Ça, c’est difficile ! Mais il faut savoir rebondir : peaufiner son discours, revoir son positionnement, avancer, tout en se construisant. D’ailleurs aujourd’hui, je n’ai plus le même discours que dans les débuts (sourire). Il s’est enrichi de mon expertise et des rencontres que j’ai faite. En réalité, il faut savoir reculer pour mieux sauter ! L’entrepreneuriat n’est pas fait que de réussites. Bien loin de là ! Les aléas sont le quotidien des chefs d’entreprise !

6- Justement, si tu avais un conseil à donner à des femmes qui souhaiteraient se réorienter et/ou créer leur entreprise, que leur dirais-tu ?

De ne pas rester seules : il faut aller à la rencontre d’autres personnes. Aller dans des réseaux de créateurs ou dans des réseaux plus classiques. C’est grâce aux réseaux que l’on ne lâche pas prise ! L’accompagnement, encore une fois, me paraît être essentiel. Il faut s’appuyer sur les expériences d’autres femmes qui ont réussi. Ne jamais se laisser abattre. La formation aussi, pour une cheffe d’entreprise, est essentielle ! Lorsque l’on démarre dans ce nouveau métier, il y a plein de choses pour lesquelles nous ne sommes pas préparées. Une cheffe d’entreprise, c’est une véritable cheffe d’orchestre ! Elle doit avoir une connaissance globale de secteurs différents.

Pour contacter l’Atelier d’Émeraude :
info@latelierdemeraude.com
03 89 47 65 79

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